Introduction à l'histoire du Neuhof
Avant de débuter cette brève histoire du Neuhof nous ne pouvons omettre l'apport important de l'historien Rodolphe Reuss. C'est en effet cet homme qui a publié en 1884 une histoire du Neuhof, Geschichte des Neuhofes bei Straßburg en allemand. Rodolphe Reuss et son père Edouard Reuss habitaient dans la maison où siège actuellement l'adjointe du Neuhof. Au XIXe siècle beaucoup de familles bourgeoises résidaient dans les faubourgs des villes. Aussi ces deux universitaires ont cultivé une passion pour le Neuhof en citant notamment un vers célèbre d'Horace : "Ce coin du monde me sourit plus que tout autre". A cette époque le Neuhof avait davantage l'allure d'un village orné de deux clochers. Aujourd'hui nous pouvons parler d'un quartier mosaïque où coexiste une partie qui conserve une certaine ruralité (le vieux Neuhof) et une autre qui a suivi les besoins urbanistiques de la deuxième moitié du XXe siècle. Cependant le quartier souffre d’une mauvaise image par ses problèmes passant de la petite récidive (voitures brûlées) aux trafics de drogues dont les faits sont grossis par la majorité des médias, entraînant une perception négative du Neuhof par les gens extérieurs à ce quartier. Cette hostilité au Neuhof a comme effet le reniement de la part des habitants de l'appellation Neuhof au profit de terme comme Stockfeld et Ganzau ou le besoin de différencier, en parlant d'un Neuhof « cité » et d'un Neuhof « village ». En bref la formation de différents blocs selon le lieu d'habitation de la population. A l'heure actuelle, la rénovation urbaine a participé à rapprocher les blocs en proposant une nouvelle centralité autour de la propriété Reuss. Celle-ci a naturellement aussi pour objectif de lutter contre la délinquance et l’isolement de la cité. Aussi nous allons nous poser deux questions sur ce quartier : Comment est-on passé d’un simple hameau à un véritable quartier ? Pourquoi, malgré les efforts, le rejet du neuhof au niveau de son image n'a pas disparu des mentalités ?